Une libre évocation de la vie du poète et musicien arménien du XVIIIe siècle Haroutioun Sayatian, dit Sayat Nova. Pour le critique Serge Daney, « Paradjanov est de ceux […] qui font comme si personne avant eux n’avait filmé. Heureux effet [...] auquel on reconnaît le grand cinéma. ». Avec Sayat Nova, le cinéaste s'illustre par son émancipation vis-à-vis de la narration et un sens esthétique exceptionnel : chaque plan y est conçu comme un tableau. Croisant cultures et langues arméniennes, géorgiennes et azéries, le film fut censuré pour « formalisme excessif » et « antisoviétisme latent ». Une ode subversive à la beauté et au dialogue interculturel, aussi nécessaire en somme aujourd'hui qu'hier.